Connie et Oliver dans la Pléiade
En Connie on aura reconnu Constance, Lady Chatterley, et en Oliver son garde-chasse, Mellors. Publié à compte d’auteur en 1928, circulant sous le manteau (un assez large manteau) jusqu’en 1959, objet d’un procès retentissant en 1960, Lady Chatterley’s Lover fut longtemps synonyme de scandale. Si l’on voulait bien, à la faveur de la nouvelle traduction proposée, le lire pour lui-même, le roman n’y perdrait rien. C’est en octobre que paraîtra le volume de la Pléiade consacré à D. H. Lawrence : Women in Love, Lady Chatterley’s Lover et le recueil de trois novelettes intitulé, selon les éditions, The Captain’s Doll ou The Ladybird ont été retraduits pour l’occasion par Marc Porée et Laurent Bury. Voici, à titre d’échantillon, un extrait du chapitre VI de L’Amant de Lady Chatterley (le premier dialogue entre Constance et Mellors) dans la traduction inédite de Marc Porée.
Du 7 au 24 mars 2018, la pièce «Elle», de Jean Genet, est à l'affiche de L'Athénée Théâtre Louis-Jouvet à Paris, dans une mise en scène d'Alfredo Arias.
À l’occasion de la parution du tome I des Romans et nouvelles (1959-1977) de Philip Roth dans la Bibliothèque de la Pléiade en octobre 2017, le musée d'art et d'histoire du Judaïsme à Paris organise une rencontre-lecture avec Paule Lévy, spécialiste de littérature américaine du XXe siècle et auteur de l'Introduction, ainsi que du dossier «La Plainte de Portnoy» de ce volume, et Josyane Savigneau, journaliste.
J’ai le goût du risque. Je ne suis pas un homme de cabinet. Jamais je n’ai su résister à l’appel de l’inconnu. Écrire est la chose la plus contraire à mon tempérament et je souffre comme un damné de rester enfermé entre quatre murs et de noircir du papier quand, dehors, la vie grouille, que j’entends la trompe des autos sur la route, le sifflet des locomotives, la sirène des paquebots, le ronronnement des moteurs d’avion et que je pense à des villes exotiques pleines de boutiques épatantes, à des pays perdus que je ne connais pas encore, à toutes les femmes que je pourrais rencontrer et avec qui je perdrais volontiers mon temps, aux hommes qui m’attendent peut-être, prêts à m’expliquer leur activité et à me faire gagner des tas, des tas d’argent.
À Andersen, le 25 mars 1843 :
Il y a dans les événements humains une force supérieure qui les dénoue et qui rend les discussions publiques, l’intervention de l’opinion, complètement inutile. L’homme peut nouer, il ne dénoue jamais. Ceci atteint tous les drames politiques. Aussi, selon moi, l’homme politique est-il peu de chose devant le poète et l’écrivain. Le livre est plus influent que la Bataille. Rousseau a plus fait, plus entrepris sur les mœurs françaises que Napoléon. La bataille d’Austerlitz est un accident, un triomphe momentané, l’Événement l’a prouvé, tandis que Paul et Virginie, par exemple, gagne pour la France, sur l’Europe, la bataille tous les jours.
… Je suis si petit que je sais à peine à quel sexe j’appartiens, ou du moins c’est ce qu’on pourrait croire. C’est au début de l’après-midi, au printemps de ma quatrième année. Des fleurs se dressent sur leurs tiges pourpres dans la bande de terre devant notre immeuble.
Labyrinthes souterrains, escaliers dérobés, in pace obscurs, voix entendues et perdues dans les galeries profondes d’un château «visionné», amants séparés par la mort ou détruits par la folie, tout concourt à faire du Château des Carpathes l’un des surgeons tardifs de cette veine du gothic revival dont le XVIIIe siècle anglais a su fixer la formule et inventorier les ressources.
Parution le 31 Octobre 2024
229.00 €