Marcel Proust à Gaston Gallimard
Une lettre inédite, décembre 1918
Cette lettre jusqu’alors inconnue de Marcel Proust à Gaston Gallimard a été retrouvée à l’occasion de l’organisation de l’exposition Marcel Proust. La Fabrique de l’œuvre, actuellement présentée à la Bibliothèque nationale de France. Elle figurait dans les archives de Jean Paulhan, conservées à l’IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine), de même que six autres lettres inédites de Marcel Proust à Jacques Rivière, directeur de La NRF. Datable avec certitude du mois de décembre 1918, elle vient s’intercaler entre la lettre 85 et 86 de la Correspondance échangée entre Gaston Gallimard et Marcel Proust, publiée par Pascal Fouché (Gallimard, 1989).
Parution le 19 Septembre 2024
1184 pages, ill., Prix de lancement 65.00 € jusqu'au 31 12 2024
Joseph Kessel aimait la Pléiade. L’écrivain reporter se faisait envoyer après-guerre des volumes de la collection par son éditeur et ami de longue date Gaston Gallimard. Il est vrai que depuis 1949, il s’était enfin fixé dans un bel appartement du VIIIe arrondissement, au 18 rue Quentin-Bauchart, son dernier domicile parisien. Une telle bibliothèque y avait toute sa place.
Mais cet attachement à la Pléiade n’était pas que celui d’un lecteur : l’auteur Kessel intéressa aussi de près la collection… et de façon assez inattendue, comme le laisse deviner cette lettre de Gaston Gallimard du 5 mai 1949*.
La publication d’œuvres complètes ou choisies est une tradition ancienne à la Nouvelle Revue française, antérieure à la création de la collection de la Pléiade et à son rattachement à la maison Gallimard. La publication ces jours-ci d’Au cœur des ténèbres et autres écrits de Joseph Conrad vient à point pour se le remémorer, car le romancier d’origine polonaise vit très tôt ses «œuvres» réunies à la NRF. Certes, il n’a pas été le premier à bénéficier d’un tel traitement : un (unique) volume d’œuvres complètes du dramaturge norvégien Henrik Ibsen, mort en 1906, paraît aux Éditions de la NRF en 1914 ; puis en 1916, la maison entreprend la publication posthume des œuvres de Charles Péguy, laquelle s’achève en 1955, après l’entrée de l’écrivain dans la Pléiade.
Les Œuvres d’Antoine de Saint-Exupéry restent aujourd’hui le plus grand succès de librairie de la Pléiade. Elles ont fait l’objet de deux éditions successives. La première, intitulée Œuvres, paraît en 1953 en un volume préfacé par Roger Caillois et dépourvu de toute annotation. La seconde, intitulée Œuvres complètes, est dirigée par Michel Autrand et Michel Quesnel ; elle est composée de deux volumes parus respectivement en 1994 et 1999. Savamment établie, cette deuxième édition a été enrichie des publications posthumes de l’auteur publiées dans l’intervalle (Carnets, Écrits de guerre, Lettres à sa mère…), ainsi que de nombreux textes inédits (scénarios, articles, lettres et poèmes). Le dossier de fabrication du volume de 1953 est conservé dans les archives des Éditions Gallimard. On y voit à l’œuvre Jacques Festy, alors directeur de fabrication, en relation avec ses fournisseurs (photograveurs, imprimeurs, relieurs et correcteurs), la famille Gallimard (Gaston Gallimard lui-même, qui fut très lié à l’auteur, ainsi que son frère Raymond et son neveu Michel, alors en charge de la collection) et les différents contributeurs du volume. Malgré sa nature plutôt technique, ce dossier réserve quelques belles surprises au bibliophile.
Notre précédente livraison de la Lettre de la Pléiade consacrait sa chronique historique à la singulière affaire de la reproduction des illustrations du Petit Prince dans la première édition des Œuvres d’Antoine de Saint-Exupéry dans la collection (1953). Les archives de fabrication de ce volume, soigneusement conservées par les Éditions Gallimard, réservent encore d’autres surprises, qui ne laisseront pas indifférents les amateurs d’histoire éditoriale.
Après le succès de Vendredi ou les limbes du Pacifique, Grand Prix de l’Académie française 1967, Michel Tournier remet le manuscrit du Roi
des Aulnes, son deuxième roman, à Dominique Aury. La lectrice du comité de lecture des Éditions Gallimard, discrète auteur d’Histoire d’O, fait part de son avis à la séance du 6 janvier 1970 : «C’est un livre très extraordinaire», «le portrait d’un être obsédé, passionné, ravagé et triomphant dans son désastre même». Elle recommande toutefois à l’écrivain d’en alléger et resserrer la première partie.