Si Giono (1895-1970) a passé sa vie en Provence, son œuvre dépasse le Midi : les paysages et les êtres qu’il fait vivre sont aussi ceux des Alpes et de l’Italie. Du panthéisme optimiste et lumineux de ses débuts à l’engagement pacifiste d’avant 1939, aux épopées de sa maturité, aux narrations complexes et denses de ses noires « Chroniques », à la sérénité conquise et à l’humour des dernières années, ce grand romancier généreux fut un inventeur sensible et sensuel de personnages, d’atmosphères, d’images, un poète bouillonnant mais un observateur minutieux, fabulateur dans sa vie et créateur toujours renouvelé dans ses styles et sa narration, « robuste et effervescent ». (P. C.)