Une renommée précoce peut avoir des effets pervers pour un écrivain, surtout s’il s’y ajoute une mort prématurée. L’image de Camus (1913-1960) s’en est trouvée longtemps simplifiée. Écrivain, il ne concevait d’autre sujet que la condition de l’homme et les luttes qu’il lui faut mener dans l’histoire sous peine de se renier. Dans ce qu’il a pu réaliser de son œuvre de créateur, il lui est arrivé de trouver pour dire cela des formes novatrices. Répondant par le journalisme aux exigences de l’action politique, il a pris des positions qui, quarante ans après, frappent par leur clairvoyance. Beaucoup des textes où elles s’expriment sont au niveau de ce que la littérature politique a de meilleur. D’autres textes, lyriques ceux-là, rappellent que création et action étaient enracinées dans une adhésion passionnée au monde, qui pour lui avait le visage de la Méditerranée et des terres qui la bordent. (H. G.)
Parution le 12 Mai 1982
328 pages, 492 ill.