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Nicolas Machiavel

Œuvres complètes

Trad. de l'italien par d'Avenel, Edmond Barincou, Dreux du Radier et Jacques Gohory. Édition d'Edmond Barincou. Introduction de Jean Giono

Parution le 30 Décembre 1952
Bibliothèque de la Pléiade, n° 92
Achevé d'imprimer le 03 Octobre 1952
1664 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

71.00 € Acheter le livre

ISBN : 9782070103232
Code distributeur : A10323
GENCOD : 9782070103232

Ce volume contient

Poésies et proses diverses : Les Décennales - L'Âne d'or - Capitoli - Chants de carnaval - Poésies diverses - Proses diverses. Théâtre : La Mandragore - Clizia. Œuvres politiques : Le Prince - Discours sur la première décade de Tite-Live - L'Art de la guerre. Œuvres historiques : Vie de Castruccio Castracani da Lucca - Histoires florentines - Nature de quelques citoyens de Florence. Lettres familières.

«Il y a une étonnante franchise dans les préceptes machiavéliques. L'honnête homme parle volontiers de droit des peuples, de droit des gens ; en réalité, ces droits, il faut la contrainte pour qu'ils soient respectés ; et même avec la contrainte, la plupart du temps on les tourne. Dans les simples rapports de commerce, à chaque instant on a recours au contrat, à la signature ; on multiplie les marques de l'engagement, tant on sait que les engagements sont précaires. Quel est le niais qui se fierait à un engagement oral quand les engagements écrits mêmes sont loin d'être le roc sur lequel on peut bâtir? Dans le social, le contrat n'a jamais cessé d'être tourné malgré toutes les protestations de bonne foi. Il y a même certitude de mauvaise foi dès qu'il y a affirmation répétée de bonne foi. Chez nous, un démenti confirme. C'est ici que Machiavel met une franchise d'acier. Dès que le contrat se discute, il déclare qu'il sera tourné et quand il se signe, il démontre que la signature ne vaut rien, n'engage rien de réel ; qu'on vient, somme toute, de perdre son temps. Il défend qu'on parle de bonne foi ; il empêche qu'on parle de bonne foi ; il a la loyauté de proclamer, avant que tous les débats ne commencent, qu'ils seront essentiellement présidés par la mauvaise foi. Il ne s'occupe que de la stricte vérité. C'est à ce titre qu'il est un écrivain moderne.
Il cherche à savoir si l'homme peut être gouverné par l'homme. Il est donc logiquement amené à étudier l'homme. C'est également cette étude que nous pouvons faire avec lui.»
Jean Giono.