Inventeur du roman historique, mais aussi, d’une certaine façon, de l’Écosse elle-même, où les lecteurs de ses romans se sont très vite rués pour y retrouver son univers de légende et d’aventures, Sir Walter Scott (1771-1832), est un conteur intarissable. Balzac, Hugo, Dumas, Stendhal furent ses lecteurs passionnés, et Flaubert laisse Bouvard et Pécuchet se perdre dans ses paysages: « On suit des yeux un cavalier qui galope le long des grèves. On aspire au milieu des genêts la fraîcheur du vent, la lune éclaire des lacs où glisse un bateau, le soleil fait reluire les cuirasses, la pluie tombe sur les huttes de feuillage. Sans connaître les modèles, ils trouvaient ces peintures ressemblantes, et l’illusion était complète. L’hiver s’y passa. »