Adolescent, Walter Scott se réfugiait dans la campagne écossaise pour raconter à un ami d'interminables histoires de chevaliers errants, de batailles, d'enchantements. Il attendra toutefois d'avoir la cinquantaine pour écrire des romans d'aventures médiévales.
Ivanhoé (1819), le premier du genre, demeure sans conteste l'étendard de son œuvre romanesque aux yeux des Français. Rien de plus familier que la figure de ce héros à jamais fidèle à son souverain menacé, Richard Cœur de Lion. Et chacun garde en mémoire la scène du tournoi d'Ashby, avec son cortège de chevaliers masqués, ou l'apparition de Robin des Bois venu prêter main forte à Richard, qui entend bien reprendre son trône à son frère, Jean sans Terre.
Retour en arrière avec Le Talisman (1825), qui relate l'épisode des Croisades précédant le retour en Angleterre du roi Richard. Jusqu'à la révélation finale, nul n'est véritablement celui qu'il dit ou paraît être : les héros changent d'identité aussi vite que de déguisement.
Déjà Quentin Durward (1823) évoquait deux animaux politiques antagonistes, Louis XI et Charles le Téméraire. À leur époque, le XVe siècle, les valeurs de la chevalerie n'ont plus cours, l'honneur est une vertu oubliée, le monde dépeint par Scott bascule dans la barbarie. Quentin, le jeune archer écossais, l'apprendra à ses dépens ; il devra composer avec quantité de complots, de trahisons, d'alliances maléfiques et mortifères.
Ces trois œuvres, ici publiées dans des traductions nouvelles, sont autant d'illustrations d'un mythe, la chevalerie, envisagée de sa gloire à son déclin, du XIIe au XVe siècle. Le volume propose, en appendice, de larges extraits d'un article, commande de l'Encyclopaedia Britannica, dans lequel Scott analyse en philosophe la grandeur et la décadence de cette institution.