Dès ses débuts de conteur romantique puisant dans le folklore de son Ukraine natale, Nicolas Gogol (1809- 1852) tente d’exorciser par le rire la hantise de l’absurde quotidien, qui se déploiera dans le cauchemar inquiétant du Nez ou dans le pathétique grotesque du Manteau. La comédie Le Revizor et la grande épopée drolatique des Âmes mortes feront de lui, aux yeux des contemporains, un maître du réalisme satirique. Mais c’est au prix d’un malentendu qu’il tentera de dissiper dans les Extraits de ma correspondance avec mes amis, révélant, par-delà l’humoriste, un esprit tourmenté par le besoin de croire et par l’angoisse du néant. (M. A.)