Médecin de l’armée blanche pendant la Guerre civile, Mikhaïl Boulgakov (1891-1940) fut condamné à écrire pour son tiroir. Isolé, muselé, invectivé (traité de « bourgeois » pour avoir pris la défense de Pouchkine…), il travailla à se construire posthume. Les conditions étaient réunies pour que naisse un mythe : peu à peu (vingt-six ans après sa mort dans le cas du Maître et Marguerite !) sortirent de l’ombre des ouvrages – récits, romans, théâtre – dont la somme constitue un acte de foi dans les plus hautes valeurs humaines. Son œuvre est un chant né du silence.