Cette œuvre est un chant né du silence. Parce qu'il n'a pas voulu insérer sa voix dans le chœur dirigé par les maîtres du Kremlin, Boulgakov fut condamné à écrire pour son tiroir. À sa mort, en 1940, on ne voyait en lui que l'auteur d'une pièce de théâtre, mais déjà les conditions étaient réunies pour que naisse un mythe : peu à peu sortirent de l'ombre des ouvrages dont la somme constitue le plus assourdissant démenti à toutes les formes de pessimisme. À mesure qu'elle était révélée, l'œuvre de Boulgakov - instrument de la libération intérieure d'un écrivain isolé, muselé, persécuté - apparaissait comme un acte de foi dans les plus hautes valeurs humaines.
Ce volume en propose, dans des traductions nouvelles, différentes facettes : romancier de la période révolutionnaire (La Garde blanche), explorateur de lui-même (Carnets d'un jeune médecin, Notes sur des manchettes), auteur de nouvelles qu'il qualifiait de fantastiques (Endiablade, Les Œufs du destin, Cœur de chien), Boulgakov est aussi un journaliste satirique : empreints d'une vitalité à toute épreuve et d'un comique qui confine parfois au cocasse, ses extraordinaires articles de variétés sont offerts pour la première fois au public français.