Malraux (1901-1976) est d’abord le romancier des grandes crises du XXe siècle. Il a mis la technique du roman d’aventures, celle du reportage, celle du cinéma, au service des guerres et des révolutions : Asie, Espagne, Europe. Parce qu’il a toujours fait « dialoguer les lobes de son cerveau », Le Miroir des limbes est le roman de sa vie, comme Les Voix du silence celui de l’art. Dans un style tendu, violent, imagé, c’est un poète qui dialogue avec les interlocuteurs que lui fournit l’Histoire. Après tant d’éclat, tout paraît terne, et les autres romanciers piétinent dans la prose. (J.-Y. T.)