« Changer l’Église ? Plutôt changer ses modes d’organisation et de gouvernance, interroger ses lieux de décision. Qu’avons-nous à perdre si ce n’est du pouvoir ! Qu’aurions-nous à gagner ? Un meilleur service des frères et de Dieu. Pour moi, le choix est vite fait ! »
Mgr Pascal Wintzer
Quand le mensonge, la dissimulation, les délits et les crimes entachent l’épiscopat français, laissant les fidèles honteux et l’opinion incrédule, comment ne pas se sentir empêché dans l’accomplissement de sa mission ? C’est un tel désarroi qui s’exprime ici par la voix de l’archevêque de Poitiers, s’interrogeant sur le sens et le devenir de sa charge après la série de révélations sur les abus sexuels au sein de l’Église. En pleine crise morale et systémique, l’Institution catholique donne aujourd’hui l’impression de faire écran à Celui qu’elle sert. Si elle ne veut s’éteindre, elle n’a d’autre choix que de se convertir. Par où commencer ? Probablement par tout ce qui entretient l’entre-soi et l’impunité, l’immaturité et l’emprise dans l’exercice exclusif du pouvoir par la cléricature… et qui aura détourné celle-ci de ses devoirs d’humanité indissociables de sa vocation pastorale.