« Votre sage-femme vous l’a bien dit, il n’y a pas de mots, oui car les mots, c’est pas nous, les mots, c’est dans les livres, alors achetez-vous un bouquin ! Quoi, vous n’en avez pas trouvé qui décrivent ça, en littérature, vous vous foutez de moi, avec toutes ces fausses couches, il n’y en a pas une qui s’est fendue d’un roman sur le sujet ? Vous avez bien regardé ? Du côté de, je sais pas, celles qui parlent des femmes… »
Avec une sensibilité à vif et un humour à toute épreuve, Claire Le Men évoque son intime expérience dans un texte singulier qui relève à la fois du récit et de l’essai. L’ancienne interne en psychiatrie explore ce « non-événement » si courant et si caché que constitue la fausse couche à travers le personnage de Lucile, jeune trentenaire confrontée à un deuil impensable, puis en son nom propre.
Réflexion sur la médecine et la littérature, sur le pouvoir des mots et les méfaits du silence, Le non-événement (qui salue Annie Ernaux) s’inscrit dans le sillage des textes féministes qui font bouger les lignes en brisant les tabous.