La Pléaide

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Charles Baudelaire

Œuvres complètes I, II

Coffret de deux volumes vendus ensemble. Édition publiée sous la direction d'André Guyaux et Andrea Schellino. Préface d'Antoine Compagnon

Parution le 16 Mai 2024
Bibliothèque de la Pléiade
Achevé d'imprimer le 04 Avril 2024
rel. Peau, 104 x 169 mm

Prix de lancement 150.00 € jusqu'au 31 12 2024 Acheter le livre

ISBN : 9782073068132
Code distributeur : G09123
GENCOD : 9782073068132

En 1931, c’est avec les œuvres de Baudelaire – choix alors peu conformiste – que Jacques Schiffrin inaugure la Bibliothèque de la Pléiade. Édition après édition, la collection ne cessera d’accompagner le poète et de contribuer à l’évolution du regard porté sur son œuvre. Les volumes qui paraissent aujourd’hui constituent à cet égard un tournant décisif.
On dit de Baudelaire qu’il est, pour la poésie en vers, l’homme d’un recueil unique. Il serait au moins aussi significatif de souligner que Les Fleurs du Mal sont l’œuvre d’une vie, prépubliée à partir de 1845, publiée et condamnée en 1857, reprise et augmentée en 1861, prolongée jusqu’à la fin, ou presque. Or l’édition de 1857, qui n’est pas le fruit des circonstances, mais celui de la volonté de Baudelaire, n’est pas accessible à un large public. Dans le même ordre d’idées, on néglige de rééditer pour lui-même le recueil des Épaves de 1866, préférant l’annexer aux Fleurs du Mal de 1861 au motif qu’il procure les six pièces condamnées. La présentation habituelle du Spleen de Paris ne se distingue en rien de celle des livres publiés par Baudelaire, bien que ce recueil de cinquante « Petits poèmes en prose » n’ait jamais paru de son vivant et pose plusieurs des problèmes inhérents aux ouvrages posthumes. Bien des textes moins célèbres sont fréquemment regroupés au sein de recueils factices qui les coupent du contexte de leur rédaction.
Les nouvelles Œuvres complètes de Baudelaire rompent avec ces usages. Pour la première fois, l’œuvre n’est plus partagée entre poésie et critique. Le sommaire est désormais chronologique. Des Fleurs du Mal on propose les deux éditions, 1857 et 1861, dans leur intégralité. Elles sont précédées de toutes les prépublications de poèmes dans la presse, parfois réunies par Baudelaire en de petits recueils transitoires, tel Les Limbes en 1851. Les Épaves retrouvent leur autonomie et leur date. L’édition du Spleen de Paris ne dissimule plus la diversité des origines des poèmes en prose qui s’y trouvent rassemblés et fait entrer le lecteur dans l’atelier du poète : quand deux versions sensiblement différentes existent pour un même texte, toutes deux sont publiées. À leurs dates respectives, les différents Salons dialoguent avec les autres écrits. Les poèmes envoyés à Théophile Gautier dans l’espoir (en partie déçu) qu’il les publie en revue retrouvent leurs liasses originelles. Les féroces manuscrits « belges », enfin, font l’objet d’un nouvel établissement du texte et d’une présentation plus conforme à leur matérialité. L’œuvre, en somme – « l’œuvre qui a déterminé les voies de la poésie future »
(A. Compagnon) –, s’écrit et se déploie sous les yeux du lecteur.

« Charles Baudelaire, œuvres complètes »

Philippe Chevilley, Les Echos Week-end (Du 24 au 25 mai 2024)

« Les œuvres complètes de l'écrivain sont rééditées en deux volumes, non plus suivant un partage classique, poésie et critique, mais dans un ordre chronologique. Sort à cette occasion, un superbe album Baudelaire, conçu par Stéphane Guégan. »

 

Les pleurs du mâle

Jean-Michel Thénard, Le Canard enchaîné (22 mai 2024)

« Premier à entrer dans la collection de la Pléiade, dès 1931, avec Jacques Schiffrin, Baudelaire se voit offrir aujourd'hui une nouvelle édition de ses œuvres complètes, cinquante ans après la dernière en date. Le ripolinage a un avantage : le poète peut être lu de façon chronologique, de son premier « Salon de 1845 », où il se révèle un critique éruptif, à sa « Belgique déshabillée », écrite pendant ses dernières années d'exil volontaire. On peut ainsi mieux mesurer combien « Les Fleurs du mal » sont l'œuvre d'une vie mais ne sont pas toute son œuvre. Et combien Baudelaire était doté, comme il le prêtait à Manet, d'« un talent qui résistera », quoi qu'en pensent « tous les imbéciles qui le croient perdu ».

 

Charles Baudelaire, le grand consolateur. La nouvelle édition de ses œuvres complètes dans la « Pléiade » rappelle tout ce que la littérature moderne doit à l'auteur des

« Fleurs du mal » et du « Spleen de Paris »

Thierry Clermont, Le Figaro littéraire (16 mai 2024)

« Deux volumes superbes, qui ont le mérite et l'audace de dérouler son œuvre au complet, suivant l'ordre chronologique de publication, depuis Le Salon de 1845 jusqu'aux derniers aphorismes, avec une présentation de l'académicien Antoine Compagnon. En prime, l'album
« Pléiade », richement iconographié, qui lui est consacré, et composé avec goût et brio par Stéphane Guégan, spécialiste du XIXe siècle et biographe de Théophile Gautier, le dédicataire des Fleurs du mal. »