La Pléaide

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Charles-Ferdinand Ramuz

Romans

Tome I Édition publiée sous la direction de Doris Jakubec avec la collaboration de Roger Francillon, Gérald Froidevaux, Daniel Maggetti et Alain Rochat

Parution le 13 Octobre 2005
Bibliothèque de la Pléiade, n° 517
Achevé d'imprimer le 18 Septembre 2005
1856 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

75.50 € Acheter le livre

ISBN : 9782070116393
Code distributeur : A11639
GENCOD : 9782070116393

Ce volume contient

Aline - Les Circonstances de la vie - Jean-Luc persécuté - Aimé Pache, peintre vaudois - Vie de Samuel Belet - La Guerre dans le Haut-Pays - Le Règne de l'esprit malin - La Guérison des maladies - Les Signes parmi nous - Terre du ciel - Appendices et documents.

Ramuz – voilà un cas. Qu'un écrivain de cette dimension puisse être aussi méconnu, cela dépasse l'entendement. En Suisse, son pays d'origine, il est un monument historique. En France, de son vivant, il fut presque célèbre, et souvent mal compris (auteur « rustique », « romancier de la montagne », etc.) ; depuis sa mort (1947), il est peu réédité, peu lu. Il y a des absences dont on se console. Mais connaître Ramuz, c'est vouloir aussitôt le faire connaître. La Pléiade publie donc ses vingt-deux romans. Ils mettent en scène des paysans, la nature y est omniprésente, ils ne sont pas écrits en français standard : voilà pour la surface des choses – c'est elle qui a pu faire taxer Ramuz de régionalisme. Mais creusons un peu. Ramuz traite la nature comme Cézanne ses paysages : il la réduit à ses lignes de force, le pittoresque n'est pas son affaire. Sa montagne n'est pas moins réinventée que les collines mississippiennes de Faulkner. Ses paysans, dépouillés, « élémentaires », et à vrai dire fantasmés, il fait d'eux l'équivalent des rois de Racine : des hommes en proie à la fatalité. Ses sujets – l'amour, la mort, la séparation des êtres – sont ceux des tragiques : aussi universels qu'intemporels. Quant à sa langue, pure création, constamment rythmée, elle repousse les bornes de la syntaxe et sert une narration qui conduit le roman aux limites du genre : il « doit être un poème ». Ramuz étonne. Conformistes s'abstenir. Mais ce n'est évidemment pas un hasard si des écrivains aussi différents (et le mot est faible) que Claudel et Céline l'ont aimé. Pour qui attend du roman autre chose que l'éternelle répétition de modèles et de discours convenus, il sera une découverte majeure.