Au tournant du siècle l'affaire Dreyfus met le feu aux poudres. L'Histoire contemporaine, sur quoi s'ouvre ce volume, se fait réquisitoire. L'un des premiers, France s'engage pour Dreyfus. Lui qui n'a aucun courage physique, il signe la pétition des «intellectuels», parce qu'il le faut, et il dépose au procès de Zola. M. Bergeret, son porte-parole, monte à Paris.
L'Anneau d'améthyste et Monsieur Bergeret à Paris, qui sont les deux derniers romans de l'Histoire contemporaine, forment comme l'acte de naissance de l'intellectuel moderne. Bergeret sort de sa réserve et de sa bibliothèque ; au cours d'une évolution parallèle à celle de son créateur, il résigne son scepticisme. Naguère les opinions n'étaient pour lui que jeux de mots mais ce qui se joue dans les années 1900, c'est, avec l'honneur d'un capitaine, le sort de toute une société : contre les trublions, France et Bergeret parlent pour l'avenir, publient leur credo, affirment leur responsabilité. La parole devient action. Elle ne cessera plus de l'être.
Le tome III de cette édition contient, outre la fin de l'Histoire contemporaine, Pierre Nozière, qui fait la part belle aux souvenirs d'enfance et de jeunesse de l'écrivain, Sous l'invocation de Clio, recueil d'essais historiques, Crainquebille, Putois, Riquet, contes parfois cruels, l'Histoire comique, roman d'amour dans le milieu du théâtre, et Sur la pierre blanche, curieux récit d'anticipation qui indique clairement que tout engagé qu'il est, France demeure sans
illusions sur ceux pour qui il réclame des lendemains meilleurs.