L’un des quatre chefs-d’œuvre du roman chinois, sur la matière, devenue récit de voyage fantastique, du pèlerinage du moine bouddhiste Xuanzang (602-664) en Inde, le plus grand traducteur que le monde ait connu. La version en cent chapitres, attribuée à Wu Cheng’en († 1582), est l’aboutissement d’une histoire littéraire d’un demi-millénaire. La personnalité du moine, Tripitaka, est éclipsée par les quatre compagnons chargés de sa protection, y compris son cheval blanc, peu loquace. Singet vole les feux de la rampe, son Sancho Pança en quelque sorte étant Porcet. La lecture allégorique, alchimique et bouddhique, est sans cesse dépassée par la verve débridée du conteur. Immensément populaire, le Xiyou ji est le produit le plus surprenant de l’imaginaire chinois revivifié par des sources indo-bouddhiques. (A. L.)