Quelque vingt ans d’homme de cour, de brillants exploits sous la Régence, et voilà tôt finie la carrière du duc et pair (1675-1755). Mais jusqu’à 1750 et au-delà, l’écrivain fit mieux que palpiter. Promené dans les coulisses du pouvoir – et du contre-pouvoir –, le miroir de cet autre prince des égotistes ranime bien plus que les splendeurs de Versailles. Déformant ? En art, ni même en histoire, la Vérité ne se laisse fixement regarder. Maître de la peinture littéraire, dominateur de la langue, Saint-Simon, fils de ses oeuvres, est « pour l’immortalité » (Chateaubriand) un seigneur de nos lettres. (Y. C.)