Ronsard (1524-1585) est resté, malgré lui, le poète des Amours. Mais les Œuvres complètes possèdent une ampleur qui frappe au premier coup d’œil. La poésie amoureuse n’a jamais étouffé ni la poésie lyrique, ni la grande rêverie cosmologique, ni même l’inspiration militante des Discours des misères de ce temps. Ronsard ne cessa en fait de rechercher une poésie totale dont le modèle classique et renaissant était l’épopée. De cette ambition naquit La Franciade, qui demeura inachevée : le siècle de Charles IX et d’Henri III n’était pas celui d’Auguste. (D. M.)