Le faune regarde le paysage et son âme l’absorbe pour en faire la clairière du songe. Indolente, l’écriture s’allonge dans la nonchalance d’une rêverie diurne où se dissolvent le rêveur et la réalité. Mais l’absence et le pesant remords font lever un « vent mauvais », porteur de dissonance. Le mode mineur s’installe alors dans la monotonie du chant, et le souvenir – avec son « odeur fade de réséda » – égare le poète, effaré de se perdre dans un ailleurs blême qu’il sait pourtant être la vie réelle. L’ombre ne cesse plus d’aggraver le faune pleurant les Arabies heureuses jamais atteintes. D’un « ennui sans raison » – que ni folie ni sagesse ne sauront consoler – s’afflige Verlaine (1844-1896). (É. L.)