Trop souvent célèbre pour son dandysme suranné, Barbey d’Aurevilly (1808-1889) demeure l’auteur de scènes de la vie satanique où confluent les tentations du roman noir, l’énergie balzacienne et le sens baudelairien de l’immortel péché. Le lecteur est si bien interpellé dans les récits initiaux, si bien conduit sur le lieu du mystère, mis en présence de portraits si creusés qu’il se laisse captiver par ces femmes ensorcelées, ces prêtres masqués, ces eaux maléfiques, ces amours incoercibles et ces mères qui font mourir leurs filles : « C’est abominable et affreux, mais c’est beau de vérité humaine. » (G. S.)