Écrivain anglais né et mort à Dublin, Swift (1667-1745) inaugure une grande tradition anglo-irlandaise qui, via Wilde, Shaw, Yeats et Joyce, débouche sur Samuel Beckett. Prêtre de l’Église anglicane, il fit autant de politique – en faveur des Irlandais notamment – que de critique littéraire et de littérature tout court. Sous couleur d’inventer des mondes irréels, Swift donne libre cours à sa faculté critique, à son ressentiment, le tout atténué, ou renforcé plutôt, par un humour au vitriol. Les Voyages de Gulliver, détournés de leur public idéal, devinrent très vite l’un des premiers grands livres offerts à la lecture des enfants. (J. Ga.)