Melville (1819-1891) a navigué sur un voilier transatlantique, sur des baleiniers, sur une frégate de la Marine américaine ; il a connu les mers du Sud, vécu dans les Îles, fréquenté les cannibales. Son œuvre pourrait passer pour le récit de ces expériences. En réalité, ses navires sont des mondes où se déroulent les guerres de l’esprit. Il n’a cessé de raconter l’histoire de la ligne qui sépare le bien et le mal, et celle du heurt entre ces deux éléments. « Tous les grands livres du monde ne sont que les ombres mutilées des images invisibles et éternellement inincarnées de l’âme. »