On ne le comprend vraiment qu’en suivant la trajectoire apparente de sa vie (1808-1855). Les grandes œuvres de la fin, depuis le Voyage en Orient (1851) jusqu’à Aurélia qui reste inachevée, ont été obscurément préparées par toutes sortes de tentatives et par une intense activité de chroniqueur dramatique. Poète classique et libéral sous la Restauration, mais traducteur du premier Faust à la fin de la Restauration, il écrit juste après 1830 des odelettes intimistes, puis la première crise avérée de la folie (1841) libère en lui une source profonde d’où jaillissent six sonnets inouïs, une source qui sera cachée pendant dix ans. Jamais délire ne fut plus poétique et mieux maîtrisé. (C. P.)