Venu tard aux romans, Bernanos (1888-1948) n’en écrit que pendant dix ans, mais violents, nocturnes, superbes. Traversées par le diable et les monstres, ses fictions en font le rival de Dostoïevski. Le surnaturel y habite l’aventure ; le prêtre y devient le héros d’une épopée. Dans ses écrits de combat, Bernanos met la même énergie, doublée d’une ironie cruelle et d’un sens du comique puissant, à combattre l’injustice, la médiocrité, la société oublieuse des valeurs : le torrent emporte tout. (J.-Y. T.)