George Sand (1804-1876) avait 50 ans quand elle publia l’Histoire de ma vie. Nous rendons maintenant justice au grand écrivain, à la femme généreuse qu’elle fut. Ses mémoires, comme sa correspondance, nous la montrent bien telle. Elle ne veut pas donner une autobiographie à la manière de Rousseau : elle tait certaines misères, certaines fautes, mais non sans nous apprendre beaucoup sur son enfance ballottée et son existence si caractéristique. Ce qu’elle veut surtout, c’est faire le point sur les solutions qu’elle a données aux problèmes de son siècle et de sa vie intime. On savoure dans les nombreuses anecdotes son talent de conteur. Elle évoque avec profondeur l’atmosphère de l’Empire, la naissance et le développement du « mal du siècle ». Tout cela est mêlé comme dans la vie, et d’une liberté, d’une allégresse de ton qui séduisent. (M.-C. B.)