Le triomphe des guelfes noirs à Florence marquait en 1302 la déchéance civique de D. Alighieri (1265-1321) et le condamnait à un exil qui allait être définitif. Hors des murs de la cité, qui ceignaient l’horizon de la Vita Nuova, récit de son amour sublimé pour Béatrice, naissent les traités, s’élabore et paraît la Divine Comédie, où l’autobiographie se fait exemple universel d’ascèse morale et spirituelle à travers la « mystification monumentale » d’un voyage outretombe. La scène florentine bascule dans un au-delà où les lieux se construisent dans la constante référence aux sites naturels et aux paysages urbains d’ici-bas, où la parole et le geste sont donnés aux figures de la chronique municipale comme de l’histoire antique et contemporaine. (D. B.)