Frondeur illustre, Jean François Paul de Gondi (1613-1679) est devenu le prince de nos mémorialistes. Factieux par honneur aristocratique, assez florentin pour être archi-Français, spectateur ironique des jeux de la Fortune, il se piqua d’avoir été le dernier des héros. Trophée de sa vie, les Mémoires font de celle-ci un tissu d’actions éclatantes.Historiquement comme moralement contestable, il reste que l’oeuvre de ce virtuoso témoigne superbement de la liberté de l’esprit. Est-il une gloire plus légitime ? L’ancien bréviaire de l’homo politicus demeure exemplairement séduisant. (Y. C.)