À cet homme – « néant qui se remplit et occupe aisément de rien » selon le mot de Bérulle, pris entre deux infinis, deux esprits, qui fait la bête quand il prétend à l’ange – que reste-t-il sinon parier ? C’est ici que Pascal (1623- 1662), fasciné par le vide et hanté par un gouffre qui le dévoyait sans cesse à sa gauche au point qu’il lui fallait se remparer d’une chaise pour n’y point succomber, se sépare radicalement de Descartes qui n’a besoin de Dieu que pour lancer les mondes d’une « chiquenaude » : la raison se déraisonne au nez de Cléopâtre ; le corps : un grain de sable le grippe. Indigent, il ne lui reste qu’à chercher ce qu’il a déjà – sans le savoir – trouvé. Car il est capable de Dieu. (J. F.)