Petit-fils de serf, fils d’épicier, Tchékhov (1860-1904) naît et grandit à Taganrog, au fond de la steppe ; à Moscou il est ensuite un étudiant en médecine besogneux qui soutient sa famille ruinée en produisant inlassablement des feuilletons humoristiques. Il est reconnu comme prosateur en 1888 avec La Steppe, comme dramaturge en 1896 avec La Mouette. Il se sait tuberculeux, donc condamné, dès 1897. L’œuvre immense qu’il accumule en quelques années de vie est extraordinairement variée, profonde, drôle, poignante : l’écrivain affirme croire en l’avenir, tout son amour va aux enfants, aux êtres très jeunes ; mais ce qui le console vraiment de mourir, c’est peut-être de déceler partout, dans la Russie de son temps, l’agonie d’un monde. (F. F.)