Daudet revisité. Au son de L’Arlésienne, il a bercé notre jeunesse. Débordant de pitié avec Le Petit Chose, burlesque avec Tartarin de Tarascon, héroïque avec La Chèvre de M. Seguin : trois victimes, car le gentil Daudet (1840- 1897) est, si l’on y regarde de plus près, un des romanciers les plus noirs du XIXe siècle. Anatole France dit que Daudet a « le don des larmes ». Enfants martyrs, infirmes malheureux, femmes bafouées se bousculent dans une oeuvre qui, soudain, change de ton et brille d’un éclat insolite. Lire par exemple Tartarin sur les Alpes, ce chef-d’œuvre. (R. G.)