Les Œuvres poétiques complètes de Charles Péguy, 60e volume de la « Bibliothèque de la Pléiade », sont publiées pour la première fois dans la collection en novembre 1941. Le cas est intéressant : il met en jeu un rapport privilégié avec des ayants droit très impliqués – la veuve et les fils de l’écrivain –, et s’inscrit dans un contexte historique lourd, l’Occupation, mais paradoxalement favorable à la collection comme à l’œuvre. Car ce qui frappe d’abord, c’est la rapidité de mise en œuvre du projet, qui n’est engagé qu’en avril 1940 : on commence juste alors à calibrer le futur volume, c’est-à-dire à évaluer un nombre de pages prévisionnel. Un an et demi plus tard, le livre est en librairie. Comment cela fut-il possible et pourquoi un tel empressement ?