Chassé de Russie par la révolution d’Octobre, chassé d’Allemagne puis de France par le nazisme, Vladimir Nabokov (1899-1977), plus tard naturalisé américain, écrivit la première partie de son œuvre en russe et la seconde en anglais, rêvant une histoire dans une langue mais l’écrivant dans une autre. Nourrie de cette double tension linguistique et psychique, son œuvre vibre et danse, avec une liberté et une inventivité inouïes. Romancier du jeu et du paradoxe, Nabokov procure à ses lecteurs, par la poésie, par le mensonge, un plaisir à la fois esthétique et intellectuel, ludique et érotique, d’où le rire libérateur n’est jamais absent.