On ne parle pas de René Char (1907-1988) : on le lit, on le dit, on l’entend, on le voit, tel un tableau de ces peintres, ces alliés substantiels qui l’ont parfois illustré, ou l’un de ces paysages où il s’est enraciné, entre la Sorgue et le Luberon, domaine poétique qu’il a défendu par des mots comme les armes à la main. Tout poète réinvente le langage. Le sien est fait d’alliances inouïes, « lyre pour des monts internés », approfondissant l’entreprise surréaliste jusqu’à l’expérience métaphysique la plus évidente et la plus nécessaire, celle de l’espace et du temps, à l’école d’Héraclite et de Heidegger. Couleur et douleur, soleil et rivière ou pluie, il faut « faire du chemin avec... » (D. P.)