Marcel Aymé (1902-1967), dramaturge mais surtout romancier, nouvelliste et conteur, allie la tendresse pour les petites gens, surtout cocasses, au mépris sardonique pour l’esprit bourgeois, pour le « progressisme » intellectuel et pour le conformisme. La vérité des paysans franc-comtois de La Table-aux-Crevés se retrouve, alliée à la fantaisie, dans la rabelaisienne Jument verte. Dans les recueils de nouvelles, où un absurde humain côtoie la fiction politique ou scientifique, le fantastique le plus saugrenu a toujours l’aspect du naturel et la magie de l’humour, sans jamais tomber dans le réalisme brut. (P. C.)