Sur l’horizon de la poésie française, Jules Supervielle (1884-1960) apparaît comme une brumeuse silhouette, une fumée volcanique absolument étrangère à notre paysage. Né à Montevideo de parents français, il a navigué entre ses deux patries et entre ses deux cultures. Orphelin dès son plus jeune âge, il a toujours vécu dans la proximité de la mort. Son œuvre procède de ces déchirures, qu’elle a cherché à réparer, mais dont elle tire une tension interne qui fait son dynamisme et sa singularité : Supervielle est un écrivain entre deux mondes.