Un personnage occupe le devant de la scène : aficionado, chasseur de fauves, pêcheur au gros, ancien et nouveau combattant de la liberté ; une écriture l’a épousé, immédiate, serrée comme le poing d’un direct. L’énergie virile, ses fantasmes, ses récompenses, son éthique aussi reviennent de façon lancinante dans l’œuvre comme dans la vie. La faille qu’une telle insistance désigne, plus qu’elle ne la cache, finira par s’ouvrir un jour, béante à la bouche d’un fusil : pas assez tôt pourtant pour empêcher Hemingway (1899-1961) de témoigner que « nul homme n’est une île », que le héros vrai n’est pas solitaire. (J. A.)