Avec Ma soeur la vie, paru en 1922, Boris Pasternak (1890-1960) s’affirme comme l’un des grands poètes de la génération post-symboliste. Accueillie comme un « miracle de l’histoire », la révolution de 1917 se mue sous ses yeux en une « domination inhumaine de l’imaginaire », figeant l’idéologie révolutionnaire en tyrannie. La « haute maladie » que représente face à elle le principe de vie spontanée incarné par le poète sera désormais son thème principal, et lui inspirera Le Docteur Jivago (1956), oeuvre libératrice, saluée par un prix Nobel qui attirera sur lui les foudres du régime et fera de ce survivant de l’Âge d’argent le premier des dissidents. (M. A.)