André Gide (1869-1951), diaboliquement inclassable, imprime à tous les genres qu’il a illustrés sa marque propre. Des Cahiers d’André Walter à Thésée, il n’a cessé de cerner ce qui forme, informe et déforme l’être. Découvrant très tôt les ressources corrosives du saugrenu, de l’ironie, il enseigne à se libérer des entraves, à découvrir son moi authentique, à en cultiver les richesses dans un rapport naturel au monde et à la vie. Mais son œuvre n’apparaît scandaleuse qu’à ceux qui ne veulent pas comprendre la morale de l’effort qu’elle implique : la crise des valeurs – y compris les valeurs esthétiques – dont elle rend compte invite ici à une prise de responsabilité. La ferveur gidienne, tout comme l’art classique dont Gide fut le théoricien chaleureux, tire sa force des limites mêmes qu’elle s’impose. (C. S.)
Parution le 14 Mai 1985
256 pages, 311 ill.
Parution le 16 Mai 2000
376 pages, 459 ill.