Géographiquement, l’Europe n’est que le cap occidental du continent asiatique. Historiquement, ce cap s’est différencié de l’Asie et la Russie est devenue européenne en se libérant des Tatars.
Edgar Morin nous invite ici à un voyage interrogatif qui conçoit l’Europe comme une unité multiple et complexe, où les cultures nationales se sont entre-fécondées tandis que les nations s’entrecombattaient jusqu’aux désastres des deux guerres mondiales.
Pour la première fois dans l’Histoire, les antagonismes se sont transformés en complémentarités. L’Europe vit un destin commun qui pourrait aboutir à un dessein commun.
Penser l’Europe, c’est permettre l’intelligence de la crise de la construction européenne, inachevée, soumise à des forces centrifuges, parasitée par la bureaucratie, la technocratie et les lobbies financiers. Cette crise n’est que provisoirement et apparemment colmatée par la guerre d’Ukraine, et elle se trouve en outre aggravée par une dépendance accrue aux États-Unis. Le salut de l’Union européenne est dans la régénération de ses principes fondateurs et la conquête de son autonomie dans ce siècle d’affrontement des superpuissances.
E. M.