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Paul Claudel

Théâtre

Tome II Édition publiée sous la direction de Didier Alexandre et Michel Autrand. Avec la collaboration de Pascale Alexandre-Bergues, Shinobu Chujo, Jacques Houriez, Pascal Lécroart, Michel Lioure, Catherine Mayaux et Hélène de Saint Aubert Nouvelle édition

Parution le 13 Mai 2011
Bibliothèque de la Pléiade, n° 73
Achevé d'imprimer le 20 Avril 2011
1904 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

78.50 € Acheter le livre

ISBN : 9782070118212
Code distributeur : A11821
GENCOD : 9782070118212

Ce volume contient

Le Pain dur - La Nuit de Noël 1914 - Les Euménides d'Eschyle - Le Père humilié - L'Ours et la Lune - L'Homme et son désir - Le Soulier de satin - La Femme et son ombre [première version, 1922] - La Femme et son ombre [deuxième version, 1922] - La Parabole du festin - Le Peuple des hommes cassés - Sous le rempart d'Athènes - Le Livre de Christophe Colomb - La Sagesse ou La Parabole du Festin - Jeanne d'Arc au bûcher - Le Jet de pierre - La Danse des morts - L'Histoire de Tobie et de Sara - Au quatrième toc il sera exactement... - La Lune à la recherche d'elle-même - L'Annonce faite à Marie (1948) - Partage de Midi [nouvelle version, 1948-1949] - Tête d'Or [version de 1949] - Le Ravissement de Scapin - L'Échange (1951-1952) - Le Chemin de la Croix n° 2.

Imprégné d'Eschyle, de Shakespeare, de Wagner, de Hugo, de Mallarmé, de Rimbaud, Claudel n'imite personne. Sa voix théâtrale est singulière, ses drames ne peuvent être assimilés à rien d'autre, ni à eux-mêmes : il passa sa vie à les récrire. Il n'a pas d'imitateur, mais, partout où d'autres dramaturges viennent planter leur décor, il est déjà là. La réinvention du drame mythologique, la joie du verbe contre l'absurdité de l'Histoire, le théâtre de situations, le drame épique... rien de ce qui est théâtral ne lui est étranger, pas même l'humour. Il n'a pas seulement renouvelé la scène, il a déplacé les bornes du drame. Il y mêle la Bible et le cirque, les saints et les marionnettes, les paysans du Tardenois et le masque du nô. C'est dérangeant sans doute, exigeant à coup sûr. L'art de Claudel est exigeant : sans concession aux règles ni aux mots d'ordre. Sa morale est exigeante : sans attention au confort ni à l'autorité. Sa justice est exigeante : sans pitié apparente pour les héros et les saints, tout en générosité pour les coupables et les violents. Mais (ou faut-il dire : pour toutes ces raisons) son théâtre s'impose avec évidence au public contemporain. Le lire, l'entendre sont des expériences inoubliables. C'est franchir la frontière qui sépare deux mondes. Avec pour guide l'Annoncier du Soulier de satin : «Écoutez bien, ne toussez pas et essayez de comprendre un peu. C'est ce que vous ne comprendrez pas qui est le plus beau, c'est ce qui est le plus long qui est le plus intéressant et c'est ce que vous ne trouvez pas amusant qui est le plus drôle.»

Claudel pour tous ou pour chacun ?

Jean-Pierre Léonardini, L'Humanité (27 juin 2011)

«La Pléiade publie en deux volumes le Théâtre de Paul Claudel, une édition sous la direction de Didier Alexandre et Michel Autrand, entourés de huit collaborateurs. Dès 1947 et 1948, soit de son vivant, ses pièces entraient dans la prestigieuse collection de la maison Gallimard, ce Panthéon sur papier bible. Il y donnait déjà les différentes versions de ses grands drames. L'actuelle édition respecte cette règle et précise, de surcroît, de chaque version, la date de composition. Ainsi est fidèlement restitué, pas à pas en somme, le cours d'une entreprise d'écriture sans pareille. Le tout se complète d'un fort ensemble de notes préparatoires, d'actes, de scènes ou de tableaux demeurés à l'état de manuscrits, ainsi que de maints textes (lettres, préfaces, commentaires et programmes) produits par Claudel à l'occasion des mises en scène qu'il rêvait, accompagnait (singulièrement au côté de Jean-Louis Barrault) ou mettait sur pied»
.

Portrait de Claudel par lui-même en son théâtre

Didider Méreuze, La Croix (12 mai 2011)

«Au menu, une quarantaine de drames, comédies, oratorios écrits, réécrits sur une période s'étalant sur près de soixante dix ans. Tous déjà présents dans les précédentes éditions - celle de 1948, publiée du vivant de Claudel, et celle de 1965, ordonnancée par Jacques Madaule et Jacques Petit. Mais tous éclairés d'une façon nouvelle, ajoutant, aux versions inédites (comme la première mouture du troisième acte du Pain dur, abandonnée par Claudel qui ne la trouvait pas assez théâtrale), une kyrielle de documents nouveaux rassemblés dans les chapitres « Autour de...»- lettres, interviews, variantes. Ainsi, concernant Le Livre de Christophe Colomb, la traduction en anglais de ce drame publiée par Claudel en 1930, suivie du scénario d'un film qu'il projetait tirer de cette oeuvre, dix-sept ans plus tard ! Autre originalité : considérablement augmentées, les traditionnelles pages consacrées à la genèse et à l'analyse des créations sont complétées par l'évocation des mises en scène, remises dans le contexte de leur époque, critiques à l'appui.»

Claudel ou le théâtre total

Jean-Claude Perrier, Livres Hebdo (6 mai 2011)

«Ce théâtre capital méritait une édition complète, définitive et chronologique, surtout en cette année de centenaire de Gallimard, dont Claudel fut l'un des trois premiers auteurs publiés. C'est chose faite, chaque volume comprenant un grand nombre de documents rares ou inédits, et surtout toutes les versions successives des pièces majeures du répertoire claudélien : Tête d'or, L'annonce faite à Marie (qu'il considérait comme son « oeuvre capitale »), ou Le soulier de satin, symbole parfait de la démesure de l'homme et de son projet.»