On trouvera dans ce volume les trois œuvres maîtresses du «père du roman réaliste anglais» que lui-même qualifie assez curieusement
d'«épopée comique en prose».
Dans Joseph Andrews, l'auteur n'eut d'abord pour intention que de parodier la Pamela de Richardson, mais ses personnages prirent d'emblée une vie propre. Le pasteur Adams, avec ses distractions, ses vanités, sa truculence, est le digne rival des plus grands types de la littérature anglaise.
Dans la Vie de feu de M. Jonathan Wild le Grand, ce petit chef-d'œuvre d'ironie, basé sur la carrière réelle mais assez stylisée d'un célèbre fripon du moment, Fielding fait valoir la thèse que la force, la tromperie et l'insensibilité caractérisent les grands hommes de tous les temps, ce qui lui permet de porter
quelques coups à son vieil ennemi Walpole.
Enfin et surtout, avec Tom Jones, Fielding atteint la maîtrise complète et, à travers une multitude de personnages brosse une véritable «comédie humaine». On a là toute l'Angleterre du XVIIIe siècle, depuis ses squires campagnards jusqu'à la société la plus raffinée (et souvent un peu faisandée...).