H. P. Lovecraft est un créateur de mondes, doublé – on ne mesure pas toujours à quel point – d’un grand écrivain. Son œuvre a irrigué de larges pans de la culture, inspirant dessinateurs, philosophes, et surtout écrivains qui, de Borges à Michel Houellebecq, furent nombreux à lui rendre hommage.
À la fois célébré pour la théogonie qu’il a mise en place et décrié pour son racisme, lié par un attachement viscéral à sa Nouvelle-Angleterre natale, il est un écrivain inclassable. Il s’abreuve, dans un premier temps, aux sources de Poe, de Lord Dunsany, ou encore du mouvement décadent, mais il fait rapidement éclater le cadre du récit fantastique en y introduisant les concepts et le vocabulaire des sciences. Mieux encore, il renouvelle le genre en lui donnant une dimension cosmique qui témoigne de l’insignifiance de l’homme dans un univers qui le dépasse. Des divinités énigmatiques et terrifiantes, Cthulhu, prêtre des Grands Anciens, Nyarlathotep, le Chaos rampant, Azathoth, le Néant primordial, Yog-Sothoth, « Tout en Un et Un en Tout », forment son panthéon. Confronté à cette altérité absolue, le héros de Lovecraft a un seul but : la connaissance, un seul chemin : la découverte de la présence universelle du Mal, une seule issue : la démence ou la mort.
Vingt-neuf récits composent ce volume, depuis les premiers contes horrifiques jusqu’aux grands récits qui, écrits à partir de 1926, feront la renommée de leur auteur. Tous bénéficient de nouvelles traductions.