Parution le 25 Mars 2010
Bibliothèque de la Pléiade, n° 560
Achevé d'imprimer le 01 Mars 2010
1744 pages,
rel. Peau, 104 x 169 mm
ISBN : 9782070114146
Code distributeur : A11414
GENCOD :
9782070114146
« Extrême liberté de Sartre dans tous les sens, même contradictoires. Il manque donc singulièrement à ce pays aplati.
D'où l'importance de ce volume autobiographique où, en plus des « Mots », on retrouve les «Carnets de la drôle de guerre» et le projet abandonné d'un gros livre sur l'Italie (l'incroyable névrose de Sartre à Venise). Tout est vivant, rapide, en reconstruction permanente, l'encre n'a pas le temps de sécher, chapitre suivant, ça roule. Vous n'aimez pas Sartre ? Vous préférez des esprits plus "poétiques" ou plus lents ? Pourquoi pas, problème d'allure. Sartre tourne, il se met sans cesse en cause, on peut être en désaccord avec lui, aucune importance, il écrit sec et précis, pense contre lui-même, se mitraille de tous les côtés, se démonte et se remonte comme une vieille horloge, dévoile ce qu'il appelle son "imposture" enfantine puis littéraire ».
« Chaque "Pléiade" marquant un jalon dans la redécouverte d'un auteur, voici désormais que s'éclaire un pan méconnu du personnage, avec la publication de ses textes à résonance autobiographique. Sartre, au-delà de ses multiples attributs, serait-il de surcroît l'"écrivain de l'intime" par excellence ? L'affaire est loin d'être entendue, car ces quelque mille pages, si elles trahissent un regard sur soi sans complaisance, n'ont pas été rédigées dans le but de jeter en pâture au public des vérités délicates ou honteuses. Elles font partie intégrante de l'expérience scripturale de Sartre, de la quête qui anime cet ennemi viscéral de la "mauvaise foi" ».
« Tel est le pari de cette édition : donner à un ensemble hétérogène de textes l'unité d'une œuvre littéraire capable de renouveler, plus que ne le laissait jusqu'ici penser la splendeur isolée des Mots, les différents modèles d'écritures à la première personne ».
« Si ce livre est un chef-d'œuvre, et en un sens il l'est, c'est en ceci qu'il règle son compte à l'idée même de chef-d'œuvre. Et s'il porte à son paroxysme le genre de l'autobiographie, c'est le cas, il le pulvérise du même geste. Placer ce livre aux côtés des autres revient ainsi à mettre un certain bordel dans la bibliothèque. Même si, bien sûr, on peut toujours faire semblant de ne pas s'en apercevoir ».