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Alain-Fournier

Le Grand Meaulnes suivi de Choix de lettres, de documents et d'esquisses

Parution le 12 Mars 2020
Bibliothèque de la Pléiade, n° 646
Achevé d'imprimer le 01 Mars 2020
640 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

48.00 € Acheter le livre

ISBN : 9782072713323
Code distributeur : G00322
GENCOD : 9782072713323

Autour du livre

En 1913, Rachilde croyait apercevoir derrière les pages du Grand Meaulnes tout juste paru «une fée qui vous guette» pour vous jeter au visage «le don d'enfance». Bel éloge, quoique non dépourvu d'ambiguïté. Rachilde signalait par là la poétisation du réel qui demeure aujourd'hui encore l'un des charmes les plus actifs du roman. Mais elle ouvrait la porte, pour qui lisait à une moindre profondeur, à un malentendu durable.
Peu de romans sont plus célèbres que Le Grand Meaulnes. Peu ont une place comparable dans le paysage littéraire. Sans doute la mort à l'ennemi d'Alain-Fournier, en septembre 1914, n'y est-elle pas pour rien, qui fit de lui un jeune homme irrévocable et de l'ouvrage un livre unique.
Mais peu de romans sont aussi souvent lus «en surface», là où les apparences sont trompeuses. Ainsi a-t-on pu prendre pour un texte peu construit et destiné aux adolescents ce qui est en réalité un concerto en trois mouvements et un roman pour adultes «avertis», une sombre et cruelle histoire de déception, de désenchantement (ce désenchantement qui serait bientôt le terrain favori de la modernité littéraire), de dégonflement, dit Philippe Berthier dans sa décapante préface, le «dégonflement, voulu et méchant, d'un très bref et miraculeux mirage».
Un mirage en effet. Yvonne de Galais a quelque chose de la Mélisande de Maeterlinck et Debussy : elle n'est «pas d'ici». Et Augustin Meaulnes tombe à Sainte-Agathe comme un aérolithe – premiers mots du livre : «II arriva chez nous» -, chamboule tout, puis disparaît. Il est l'un de ces êtres qui «paraissent autour d'eux créer comme un monde inconnu». Son ami Seurel, le narrateur du roman, ne peut que l'imaginer partant «pour de nouvelles aventures», dont on ne saura rien. Ainsi se termine Le Grand Meaulnes, mystérieusement.
Rien de moins simple que la simplicité de ce livre. Il se nourrit de toute une bibliothèque secrète, qui va des récits du Graal à la Sylvie de Nerval et à Pelléas en passant par le roman d'aventures anglo-saxon. Et bien que Fournier se soit efforcé de gazer la violence latente chez Meaulnes (qui fait songer à celle de Golaud) et les pulsions liées à une sexualité intense et compliquée, l'une et les autres affleurent. On touche là un point névralgique du livre ; il suffit pour s'en persuader de consulter le chapitre finalement retranché par l'auteur et qui figure ici parmi les esquisses manuscrites éclairant la genèse de l'ouvrage.
Ou encore les lettres et documents rassemblés à la suite du roman. Ils racontent l'histoire d'une passion impossible, celle que Fournier éprouva pour Yvonne de Quiévrecourt, la jeune femme rencontrée en 1905 et à qui le personnage d'Yvonne de Galais doit beaucoup. Mais ils retracent aussi, d'une autre manière que les esquisses, la genèse du livre qui s'écrit de 1904 à 1913. Les deux aventures – un inguérissable rêve amoureux, une expérience d'écriture unique – ont partie liée et s'entrecroisent.

L’ÉCHAPÉE BELLE. Alors qu’Alain-Fournier fait son entrée dans la Pléiade, on a relu « le Grand Meaulnes », ce roman merveilleusement étrange et familier.

Olivia de Lamberterie, Elle (24 avril 2020)

« Multipliant les intrigues et les chausse-trapes, se jouant du temps et des lieux, une maison abandonnée à Paris et un château perdu dans les sapins, Alain-Fournier construit un roman fascinant où l’amitié à la vie à la mort se met sans cesse en travers de l’amour. L’adolescence est un pays dont on ne revient jamais vraiment.»

 

 Augustin parmi nous. La récente édition du Grand Meaulnes dans la Pléiade permet de prendre toute la mesure et la complexité d’un chef-d’œuvre de la littérature française absurdement limité à un roman pour adolescents.

Jérôme Leroy, Valeurs actuelles (16 au 22 avril)

«On conviendra que si ce roman a pu être le parangon de la littérature jeunesse, c’est en vertu d’un malentendu certain, voire d’un contresens. Mais ce contresens est heureux et tout le mérite de cette nouvelle édition est de nous inviter à une relecture qui n’annule pas la précédente, mais lui ajoute une dimension supplémentaire sans que rien de notre émotion première ne disparaisse, au contraire elle s’enrichira de nouveaux miroitements comme le givre au soleil sur les arbres de l’enfance. »

 En accédant à La Pléiade, l’œuvre d’Alain-Fournier retrouve des couleurs en s’ouvrant à une relecture tonique, menée par Philippe Berthier, qui lui restitue sa complexité sentimentale et romanesque.

Jean-Claude Raspiengeas, La Croix (09 avril)

« Son entrée dans La Pléiade, bardé d’un appareil critique, ouvre la voie à une relecture que conduit avec énergie Philippe Berthier, soucieux de lui restituer sa modernité et sa complexité. Dans une préface vivifiante et argumentée, il tord le cou aux idées reçues sur ce roman de formation. »

« Le Grand Meaulnes » Le paradis perdu

Gilles Martin-Chauffier, Paris-Match (02 au 08 avril 2020)

 « Raconté par un camarade de classe sur un ton simple, sobre et affectueux (disons rural), Meaulnes, Yvonne et son frère Frantz poursuivent chacun de leur côté le bonheur. Pas le moindre second degré, aucun pathos : juste une buée de poésie. Plus qu’il ne déroule une histoire, le roman décrit un état d’esprit. Et une déception car l’amour est un leurre pour créatures désincarnées. A la fin, Meaulnes aura tout détruit. Même Alain-Fournier qui ne lui survivra pas. Dès septembre 1914, il est tué aux Eparges. Reste un livre frais, simple, triste et adolescent, dont son auteur comptait faire un prix Goncourt. Raté. Mais bienvenue dans La Pléiade. Donc chapeau ! »

 Alain-Fournier, « LE GRAND MEAULNES », Victime de son succès, l’unique roman de l’écrivain fut un temps décrié. Ce petit bijou de réalisme féerique intègre aujourd’hui La Pléiade.

Marine Landrot, Télérama ((28 mars au 03 avril)

« La relecture de ce chef-d’œuvre, paru à l’automne 1913 et centré sur l’amour du jeune Augustin Meaulnes pour Yvonne de Galais, rend aujourd’hui ces clichés inertes, tant sont nombreuses les ramifications nerveuses qui parcourent le texte, d’une fausse simplicité désuète. Au contraire de la mère du narrateur, qui visite leur nouvelle maison, au début du premier chapitre, et fait le compte de toutes les ouvertures qu’il va falloir condamner pour que leur nid soit plus habitable, Alain-Fournier ne cesse de creuser de nouveaux passages, de trouer ses phrases d’échappées de secours, de multiplier les sauts quantiques pour faire de son histoire un hymne à l’infini des possibles imaginaires.»

Alain-Fournier. Le rêve ininterrompu. « Le Grand Meaulnes » qui vient d’entrer dans La Pléiade est le roman de l’éternelle adolescence éprise d’idéal.

Etienne de Montety, Le Figaro (28 mars 2020)

« Roman d’une enfance passée à la campagne et d’une jeunesse dans les livres, Le Grand Meaulnes n’a, malgré les ans, rien perdu de son charme, car il se trouvera toujours un lecteur pour ressembler à ce garçon sensible et douloureux qui ne voulait pas se réveiller afin que demeure longtemps sous ses yeux clos une gracieuse silhouette entrevue. »

Alain-Fournier : Le Grand Meaulnes

Frédérique Roussel, Libération (14 mars au 15 mars)

« Le Grand Meaulnes, unique roman d’Alain-Fournier entre dans La Pléiade, avec un appareil de lettre qui racontent sa passion pour Yvonne et la genèse du livre. L’occasion de relire un texte renvoyé à l’adolescence et aux premiers émois de la puberté, tout en dégageant un parfum nostalgique de salle de classe de IIIe République. Célébré pour sa première partie chimérique, il fut souvent jugé moins bon dans sa seconde, celle de la chute. «   En somme, le Grand Meaulnes ne réussirait pas à rendre captivant ce qui par essence ne saurait l’être : l’histoire d’une déception ou d’une déflation », écrit Philippe Berthier, qui liste tous les malentendus qu’il a suscités et fait au contraire l’éloge de l’ambition « immense » de son auteur, fauché au combat le 22 septembre 1914.»

 Alain-Fournier. Entrée au Panthéon des Lettres

Philippe Chevilley, Les Echos Week-End (27 mars au 28 mars 2020)

« Le Grand Meaulnes, magnifique roman et l’un des plus fameux best-sellers de la littérature française, fait son entrée dans La Pléiade. L’occasion de redécouvrir la poésie singulière de cette fable du désenchantement, qui lorgne autant vers Nerval que vers Dickens. »