«Malgré le modernisme de la pensée et de la manière de Dickens dans La Maison d'Apre-Vent et dans les Récits pour Noël et autres, ce roman et ces contes et nouvelles restent des œuvres marquées par leur époque. Il serait vain de dissimuler que, dans la mesure où ces livres cherchent à défendre et illustrer des valeurs, ce sont celles du cœur plus encore que celles de l'intelligence.
Mais pourquoi chercherait-on à le dissimuler ?Pourquoi le monde d'aujourd'hui refuserait-il d'être touché par la tendresse, la générosité, la délicatesse qui émanent de telles œuvres, où elles sont servies par un art ferme et mûr? Notre temps n'est pas friand de vertu, de gentillesse, d'élévation d'âme, de profondeur de sentiment. Il ne serait pas loyal de ne pas souligner que Dickens écrivait en premier lieu pour ses contemporains, pour un public qui en avait le goût. Mais la qualité de sa prose et de son imagination a permis à son œuvre de triompher de l'épreuve du temps ; on peut espérer que ses éminents mérites littéraires permettront aux nouveaux lecteurs de La Maison d'Âpre-Vent et des Récits pour Noël et autres de lui pardonner d'être en même temps, à l'évidence, un homme de cœur, voire de lui en être reconnaissant.»
Sylvère Monod.